TUNIS – Le groupe Bukhatir, basé aux Émirats arabes unis, a annoncé jeudi qu'il relançait un projet immobilier de 5 milliards de dollars à Tunis et commencerait immédiatement à travailler sur une première phase, le premier grand projet dans le pays d'Afrique du Nord depuis la révolution de 2011.

La Tunisie a recherché des investissements étrangers pour relancer son économie qui a été durement touchée par la pandémie après des années de stagnation, aggravées par des troubles politiques.

Des sources tunisiennes ont déclaré à Reuters vendredi dernier que Bukhatir se réengagerait dans le projet, qui a été interrompu après la révolution qui a mis fin au règne de l'ancien président Zine El Abdine Ben Ali.

Le président de Bukhatir, Salah Bukhatir, a confirmé lors d'une conférence de presse que le projet était relancé et que la première phase impliquerait la construction de villas de luxe et d'un terrain de golf.

"Ce projet va changer le visage de la capitale Tunis", a-t-il déclaré.

Le projet comprend des académies sportives, des hôtels, des terrains de golf et des villas couvrant 250 hectares au nord de Tunis. Il devrait créer des milliers d'emplois dans un pays où le taux de chômage dépasse 18 %.

En juillet, le président Kais Saied a suspendu le Parlement et pris le contrôle des pouvoirs exécutifs dans un geste décrit par les opposants comme un coup d'État.

Les principaux prêteurs occidentaux ont déclaré qu'il devait rétablir l'ordre constitutionnel normal.

Certains États du Golfe ont vu dans l'intervention de Saied une atteinte au mouvement des Frères musulmans, qu'ils considèrent comme leur principal ennemi régional, et qui est proche du plus grand parti du parlement tunisien désormais gelé.

L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis se sont engagés à aider la Tunisie alors qu'elle lutte contre sa pire crise financière. (Reportage de Tarek Amara Montage par Hugh Lawson et Mark Potter)

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